L'autophagie enfin envisagée pour le traitement viral et bactérien

Analyse par le Dr Joseph Mercola

• 18 février 2022

L'HISTOIRE EN UN COUP D'ŒIL

• L'autophagie fait référence au processus de votre corps d'éliminer les cellules endommagées en les digérant. C'est un processus de nettoyage essentiel qui encourage la prolifération de nouvelles cellules saines et constitue un aspect fondamental du rajeunissement et de la longévité cellulaires.
• L'autophagie détruit également les envahisseurs étrangers tels que les virus, les bactéries et autres agents pathogènes, et détoxifie la cellule des matières nocives
• L'autophagie ralentit avec l'âge et les défauts d'autophagie sont connus pour contribuer à une grande variété de maladies, notamment la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson
• En activant l'autophagie ou en réparant le mécanisme dans les cas où un dysfonctionnement s'est installé, les chercheurs pensent que les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson peuvent être traitées avec succès.
• Il existe plusieurs façons d'activer et d'augmenter l'autophagie, notamment le jeûne, l'exercice, la consommation d'aliments stimulant l'autophagie et la prise de suppléments activant l'AMPK tels que la berbérine et le PQQ.

Cet article a été précédemment publié le 27 juin 2018 et a été mis à jour avec de nouvelles informations.

L'autophagie signifie littéralement "auto-manger" et fait référence au processus de votre corps d'éliminer les cellules endommagées en les digérant. Il s'agit d'un processus de nettoyage essentiel qui encourage la prolifération de nouvelles cellules saines et constitue un aspect fondamental du rajeunissement et de la longévité cellulaires.

L'autophagie détruit également les envahisseurs étrangers tels que les virus, les bactéries et autres agents pathogènes, et détoxifie la cellule des matières nocives. L'autophagie ralentit avec l'âge et les défauts d'autophagie sont connus pour contribuer à une grande variété de maladies, notamment la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson. La bonne nouvelle est qu'il existe plusieurs façons d'activer et d'augmenter ce processus naturel, prévenant ainsi de nombreux problèmes de santé avant qu'ils ne surviennent.

L'activation de l'autophagie est un moyen puissant de traiter de nombreuses maladies

Les chercheurs s'intéressent maintenant également à l'autophagie comme moyen viable de traiter la maladie. 1 Comme expliqué dans l'article de 2012, "La modulation de l'autophagie en tant que cible thérapeutique potentielle pour diverses maladies :" 2

"L'autophagie se produit à un taux basal dans la plupart des cellules, éliminant les agrégats de protéines et les organites endommagés afin de maintenir l'homéostasie cytoplasmique. Cela comprend la dégradation des mitochondries dysfonctionnelles via la mitophagie, un processus cytoprotecteur qui limite à la fois la production d'espèces réactives de l'oxygène (ROS) et la libération de protéines intramitochondriales toxiques…

En plus de son rôle homéostatique vital, cette voie de dégradation est impliquée dans divers désordres humains, notamment les affections métaboliques, les maladies neurodégénératives, les cancers et les maladies infectieuses… L'autophagie peut être dérégulée dans plusieurs désordres, notamment les maladies métaboliques, les troubles neurodégénératifs, les maladies infectieuses et le cancer.

Dans certaines conditions, l'autophagie est inhibée et cela peut se produire à différents stades du processus pour améliorer la maladie, alors que dans d'autres cas, l'activité autophagique peut être permissive envers la pathogenèse. De plus, il a été démontré que l'induction de l'autophagie augmente la longévité dans un large panel d'espèces, ce qui soulève la possibilité que le vieillissement et la longévité puissent être des cibles thérapeutiques pour l'induction de l'autophagie.

Compte tenu de ces observations, les approches pharmacologiques pour réguler positivement ou inhiber cette voie font actuellement l'objet d'une attention considérable. Par exemple, la régulation à la hausse de l'autophagie peut présenter un avantage thérapeutique dans certaines maladies neurodégénératives… alors que l'inhibition de l'autophagie est à l'étude en tant que stratégie de traitement de certains cancers.

L'autophagie peut être utilisée pour traiter la maladie de Parkinson

En 2016, le prix Nobel de médecine a été décerné au biologiste japonais Yoshinori Ohsumi 3 pour sa découverte des véritables mécanismes de l'autophagie, c'est-à-dire comment les cellules recyclent leur contenu. Tel que rapporté par The Conversation : 4

"Ohsumi a identifié des gènes et des molécules clés derrière l'autophagie. Ce faisant, il a changé les paradigmes scientifiques sur le contrôle de la qualité cellulaire. Il a ouvert la porte aux chercheurs… pour comprendre comment les défauts de l'autophagie sont associés aux maladies neurologiques…

Dans les maladies neurodégénératives, des protéines toxiques s'accumulent dans les cellules cérébrales appelées neurones. Les neurones sont irremplaçables. Ils doivent continuer à recycler les protéines et à les décomposer en petits acides aminés pour éviter une accumulation toxique de protéines anormalement grosses. C'est ce que leur permet l'autophagie.

Le processus fonctionne en séquestrant les protéines indésirables dans des pipelines appelés « autophagosomes ». Ensuite, ils déversent ces protéines dans une partie de la cellule appelée «lysosome», où elles sont recyclées. Lorsque ce processus ne fonctionne pas correctement, des protéines nocives peuvent s'accumuler."

L'activation de l'autophagie aide à prévenir la dégénérescence neurologique

En activant l'autophagie ou en réparant le mécanisme dans les cas où un dysfonctionnement s'est installé, les chercheurs pensent que les maladies neurodégénératives telles que la maladie d'Alzheimer et la maladie de Parkinson peuvent être traitées avec succès, car le processus d'autophagie éliminera naturellement les protéines nocives.

Fait intéressant, les chercheurs ont démontré que certains médicaments anticancéreux peuvent déclencher l'autophagie en activant une protéine appelée parkine. La parkine est impliquée dans le processus d'autophagie et certains médicaments anticancéreux activent spécifiquement cette protéine. Comme l'a rapporté Charbel Moussa, professeur adjoint de neurologie à l'Université de Georgetown : 5

"Gardez à l'esprit que les médicaments anticancéreux agissent en tuant les cellules cancéreuses et peuvent également être toxiques pour d'autres cellules. Notre première étape a donc consisté à découvrir comment ces médicaments fonctionnaient dans les cellules cancéreuses et les neurones. Notre observation initiale dans les modèles de culture cellulaire était stupéfiante : les cellules cancéreuses sont mortes tandis que les neurones cultivés ont survécu après un traitement avec plusieurs médicaments anticancéreux stimulant l'autophagie.

Ensuite, nous avons introduit des protéines toxiques dans des cellules neuronales cultivées et les avons traitées avec plusieurs médicaments anticancéreux qui activent l'autophagie et détruisent les tumeurs. Les cellules traitées avec ces médicaments ont survécu et éliminé leurs protéines toxiques, tandis que les cellules non traitées sont mortes.

Activer l'autophagie est une épée à double tranchant. D'une part, le processus élimine les matières toxiques ou infectieuses des cellules. D'autre part, si le processus d'autophagie va au-delà du « recyclage » et de l'élimination des protéines, il peut commencer à détruire la cellule, entraînant la mort cellulaire. Cela signifie que l'autophagie doit être soigneusement manipulée pour éviter la mort de neurones non renouvelables et irremplaçables."

L'autophagie cyclique, le moyen naturel d'améliorer la santé

Le moyen le plus sûr d'obtenir ces avantages est probablement de simplement stimuler l'autophagie naturellement, et il existe de nombreuses stratégies de mode de vie sain qui feront exactement cela. L'un des plus importants et des plus efficaces est peut-être le jeûne. Comme expliqué dans "Modulation de l'autophagie en tant que cible thérapeutique potentielle pour diverses maladies :" 6

"L'autophagie est stimulée lors de divers états pathologiques et physiologiques, comme la famine... L'autophagie induite par la famine, une réponse évolutivement conservée chez les eucaryotes, permet la dégradation des protéines, des glucides et des lipides, ce qui permet à la cellule d'adapter son métabolisme et de répondre à ses besoins énergétiques.

En effet, l'induction de l'autophagie chez les souris nouveau-nées joue un rôle majeur dans le maintien des niveaux d'énergie dans divers tissus après l'arrêt de l'apport maternel en nutriments via le placenta. De plus, l'autophagie induite par la famine a un effet cytoprotecteur en bloquant l'induction de l'apoptose par les mitochondries."

Les jeûnes plus longs à base d'eau seulement sont une forme de "famine" qui induira l'autophagie. Aussi peu que 200 calories peuvent contrecarrer le processus, et la période de famine doit être d'au moins 16 heures ou 72 heures ou même plus, il est donc important d'être strict si l'induction de l'autophagie est votre objectif principal.

D'un autre côté, l'autophagie ne peut pas rester continuellement activée tout le temps. Vous devez également permettre aux cellules de se reconstruire et de se régénérer, ce qui se produit pendant la phase de réalimentation, c'est pourquoi le jeûne et l'alimentation cycliques sont si importants.

Le jeûne est un moyen puissant d'activer l'autophagie

Sur la base des recherches qui ont émergé ces dernières années, je suis maintenant convaincu que le jeûne hydrique de plusieurs jours est l'une des interventions métaboliques les plus profondes que vous puissiez faire pour améliorer radicalement votre santé, car il permet à votre corps de réguler à la hausse l'autophagie et la mitophagie pour éliminer les cellules sénescentes endommagées, y compris les cellules précancéreuses. C'est aussi un moyen extrêmement efficace de perdre du poids et de prolonger votre espérance de vie.

Pour un rappel sur la façon de faire un jeûne hydrique en toute sécurité, consultez le site Web 7 du Dr Jason Fung, que j'ai interviewé il y a quelques années après avoir écrit son livre, "The Complete Guide to Fasting". Beaucoup ont des craintes irrationnelles à propos du jeûne hydrique, même pendant quelques jours, et Fung détruit de manière experte de nombreux mythes dépassés sur le jeûne.

Il y a cependant quelques mises en garde. Si vous prenez des médicaments, vous devez travailler avec votre médecin pour assurer la sécurité, car certains médicaments doivent être pris avec de la nourriture et/ou peuvent devenir toxiques lorsque la chimie de votre corps se normalise. Ceux qui prennent des médicaments hypoglycémiants ou antihypertenseurs sont particulièrement à risque, car ils peuvent finir par surdoser.

Il est également recommandé de continuer à prendre des compléments alimentaires pendant votre jeûne. Vous devez également prendre un sel de haute qualité. Certaines conditions de santé peuvent également nécessiter une surveillance médicale plus stricte pour assurer la sécurité lors du jeûne.

Une méthode plus douce qui peut encore améliorer l'autophagie est le jeûne intermittent, à condition que vous ne mangiez pas pendant au moins 16 heures d'affilée. C'est le temps nécessaire pour activer l'autophagie. Cela signifie alors que vous devez manger tous vos repas de la journée dans un délai de huit heures et ne rien grignoter pendant les heures de jeûne.

Si vous voulez essayer un jeûne à base d'eau uniquement, je vous recommande de commencer par jeûner par intermittence environ 16 heures par jour, puis de progresser lentement jusqu'à 20 heures par jour. Une fois que vous avez fait cela pendant un mois, il sera beaucoup plus facile de faire un jeûne hydrique pendant cinq jours.

Le jeûne régénère votre pancréas

Un exemple puissant du pouvoir régénérateur du jeûne a été démontré dans une étude 8 qui a montré qu'un régime imitant le jeûne - caractérisé par des périodes de festin et de famine - peut inverser le diabète et régénérer réellement votre pancréas. L'expérience, menée sur des souris, a été dirigée par Valter Longo, Ph.D., professeur de gérontologie et de sciences biologiques et directeur de l'USC Longevity Institute.

Ce qu'ils ont découvert, c'est qu'en affamant et en réalimentant les animaux par cycles, des cellules bêta productrices d'insuline ont été générées, ressemblant à celles observées au cours du développement pancréatique. Les cellules bêta détectent le sucre dans votre sang et libèrent de l'insuline si la glycémie devient trop élevée. En tant qu'effet secondaire de la restauration de la fonction pancréatique, les symptômes du diabète ont également été inversés. La sécrétion d'insuline et l'homéostasie du glucose ont été restaurées dans les modèles de diabète de type 1 et de type 2. Selon Longo :

"Notre conclusion est qu'en poussant les souris dans un état extrême puis en les ramenant - en les affamant puis en les nourrissant à nouveau - les cellules du pancréas sont déclenchées pour utiliser une sorte de reprogrammation développementale qui reconstruit la partie de l'organe qui n'est pas fonctionne plus longtemps…

Médicalement, ces découvertes ont le potentiel d'être très importantes car nous avons montré - au moins dans des modèles de souris - que vous pouvez utiliser l'alimentation pour inverser les symptômes du diabète. Scientifiquement, les découvertes sont peut-être encore plus importantes car nous avons montré que vous pouvez utiliser l'alimentation pour reprogrammer les cellules sans avoir à faire de modifications génétiques."

Le régime imitant le jeûne développé par Longo consiste à limiter vos calories à 75% de moins que vos calories normales par jour pendant cinq jours chaque mois. Cette approche améliore considérablement l'observance, car beaucoup trouvent qu'un jeûne de cinq jours à l'eau seulement est trop difficile. Pendant ces cinq jours de restriction calorique, il est important de choisir des aliments faibles en glucides, faibles en protéines et riches en graisses saines.

Le reste du mois, vous êtes libre de manger ce que vous voulez. Le but est de mimer les périodes de fête et de famine. Cependant, bien que cela puisse sembler assez simple, Longo s'empresse de suggérer que ce régime particulier est mieux entrepris avec des conseils médicaux, car il est beaucoup plus sophistiqué que la plupart des gens ne le pensent.

Autres stratégies qui activeront l'autophagie

•Exercice cyclique - Tous les deux jours, faites 30 minutes d'entraînement par intervalles à haute intensité ou d'entraînement en résistance. Le stress aigu de l'exercice déclenche l'autophagie de la même manière que le jeûne.

•Manger des aliments activant l'autophagie - Dans son best-seller du New York Times, "Glow 15: A Science-Based Plan to Lose Weight, Revitalize Your Skin, and Invigorate Your Life", Naomi Whittel inclut 140 types d'aliments différents qui aident à activer l'autophagie – comme le thé aux agrumes et à la bergamote, le thé vert et le curcuma.

•Activation de la protéine kinase activée par l'adénosine monophosphate (AMPK) grâce à une alimentation appropriée et à des suppléments nutritionnels - L'AMPK est une enzyme qui stimule l'autophagie mitochondriale (mitophagie) et la biogenèse mitochondriale, ainsi que cinq autres voies d'importance critique : l'insuline, la leptine, la cible mammifère de la rapamycine ( mTOR), le facteur de croissance analogue à l'insuline 1 et le co-activateur gamma 1-alpha du récepteur activé par les proliférateurs.

Il augmente également le facteur de croissance nerveuse et aide à protéger contre le type de stress oxydatif qui conduit à la maladie de Parkinson. Avec l'âge, vos niveaux d'AMPK diminuent naturellement. Certaines habitudes alimentaires, telles que manger trop de graisses malsaines et pas assez de graisses saines et consommer des quantités insuffisantes de flavonoïdes (antioxydants) inhibent également l'activité de l'AMPK. La résistance à l'insuline est également un puissant inhibiteur de l'AMPK.

Ainsi, maintenir cette enzyme activée par une alimentation appropriée est un autre facteur important pour maintenir une autophagie saine. Deux compléments alimentaires connus pour activer l'AMPK - déclenchant ainsi la mitophagie et la biogenèse mitochondriale - sont la pyrroloquinoline quinone (PQQ) et la berbérine. Ces deux suppléments sont également bénéfiques pour votre fonction et votre santé mitochondriales.

Un moyen simple d'améliorer la santé et de prévenir les maladies

Étant donné que votre santé dépend du bon fonctionnement des cellules, la lutte contre l'autophagie est d'une importance capitale et peut grandement contribuer à prévenir les maladies, notamment les troubles neurodégénératifs et le cancer. Sans autophagie, vos cellules finiront par se remplir de toxines et de débris, et une fois qu'elles commenceront à mal fonctionner et/ou à mourir, votre corps sera incapable d'éliminer efficacement ces cellules, ce qui aggravera encore le problème.

La bonne nouvelle est qu'il n'est pas très difficile d'optimiser l'autophagie. Le jeûne semble être le moyen le plus efficace, mais l'exercice et l'ajout de certains aliments et suppléments sont également des stratégies utiles. Si vous êtes vraiment dévoué, vous feriez de votre mieux pour intégrer toutes ces stratégies.